juin 30, 2010

L'affaire Zoé Shepard ou Les limites du droit de réserve

Sous le pseudo de Zoé Shepard se cache une jeune femme dont le premier livre Absolument Dé-bor-dée ou le paradoxe du fonctionnaire décrit - de façon romancée - son job dans la fonction publique territoriale.
Manifestement mal camouflée sous le prénom Zoé, la jeune femme se voit aujourd'hui menacée de révocation par le conseil régional, pour non respect de son obligation de réserve.

Sur le blog de Caroline, et dans une interview de l'auteur sur fluctuat, on découvre l'origine du livre, un profond malaise, un blog, qui se transforme en livre.


Les fonctionnaires... long débat, épineux débat. Sont-ils trop nombreux ? En sous-effectif ? Mal répartis ?
Je n'en suis pas, et me garderais bien de juger de la pertinence du livre.

En revanche en ce qui concerne l'obligation de réserve, et compte tenu des tensions actuelles, je me demande ce qui est le plus important ?
Respecter une obligation de réserve et fermer les yeux sur les dysfonctionnements d'un système qui est en crise ?

Pour que ce soit clair, voici le texte :

Obligation de réserve

Le principe de neutralité du service public interdit au fonctionnaire de faire de sa fonction l’instrument d’une propagande quelconque. La portée de cette obligation est appréciée au cas par cas par l’autorité hiérarchique sous contrôle du juge administratif.

L’obligation de réserve est une construction jurisprudentielle complexe qui varie d’intensité en fonction de critères divers (place du fonctionnaire dans la hiérarchie, circonstances dans lesquelles il s’est exprimé, modalités et formes de cette expression).

C’est ainsi que le Conseil d’Etat a jugé de manière constante que l’obligation de réserve est particulièrement forte pour les titulaires de hautes fonctions administratives en tant qu’ils sont directement concernés par l’exécution de la politique gouvernementale.

A l’inverse, les fonctionnaires investis d’un mandat politique ou de responsabilités syndicales disposent d’une plus grande liberté d’expression.

La réserve n’a pas trait uniquement à l’expression des opinions. Elle impose au fonctionnaire d’éviter en toutes circonstances les comportements portant atteinte à la considération du service public par les usagers.


De la considération, j'en ai, je respecte les fonctionnaires, je respecte le Service public. Si ça dysfonctionne à pleins tubes, il faut réagir.
Zoé Shepard va peut-être être révoquée. C'est une grosse sanction. Lourde. Je ne la lui souhaite pas.
Et franchement, quand on entend que la femme d'Eric Woerth n'a pas réalisé la collision entre ses fonctions et celles de son mari, on croit rêver.
Encore une fois, il me semble qu'on touche aux limites du système : deux poids deux mesures.

D'un côté des ministres qui confondent le bien public avec le leur, de l'autre des sanctions maousses sur une fonctionnaire qui dénonce avec humour ce que tout le monde soupçonne. Mais à quel point ?

juin 29, 2010

Des vers à soi

avec ma fille en ce moment on se pique des bouquins
elle me supplie de la laisser lire deux pages, s'il te pléééééé...
et moi je rêve d'écrire des romans pour enfants et ados et adultes
je ne suis pas sectaire
je ne fais pas qu'en rêver, je le fais aussi
et c'est aussi bien que dans mes rêves
en ce moment il fait trop chaud
et puis je travaille trop
Sarko m'agace
tant d'hypocrisie en un seul homme
ça ne devrait pas être permis
j'aimerais vous dire
"je vous laisse ma mer m'appelle"
mais les vacances ne sont que dans plusieurs semaines
alors j'attends
sagement


juin 28, 2010

Mauvaises ondes

On a pris un sale tournant.
Les licenciements récents intervenus sur France Inter, la très prochaine nomination du nouveau président de France Télévision, sont autant de pavés dans la mare de la liberté d'expression, et le service public n'a jamais aussi mal porté son nom.

Qu'on aime ou pas le ton de Guillon et Porte, ce n'est évidemment pas le propos.
Quoiqu'il en soit, il n'y a pas eu débat, c'est terminé.

France Inter en burqa, comme le disait Guillon vendredi, c'est semble-t'il une réalité.
Le gouvernement n'est pas à une contradiction près.

juin 25, 2010

Argh... tu m'as eue, lili !

L'illustratrice la plus green de tout l'ouest bloguien, j'ai nommé lili la baleine verte, m'a taguer !

Vous allez donc, en direct et sans filet, découvrir ici, sous vos regards stupéfaits (ça change des yeux ébahis mais ça sonne moins bien...), taratatamratatamratatam..... dzing !


Un signe particulier que j'ai
alors j'hésite. C'est que, telle que vous ne pouvez pas me voir, je suis si particulière... mais allez, je tombe le masque : j'ai des pouces très laids. Pas de photo pour en témoigner, j'ai passé toute ma jeunesse à les planquer dans mes paumes en les camouflants sous les autres doigts. Des petits pouces (à ma taille, donc), tout ronds, très larges, très pratiques pour enfoncer des punaises, comme me le disait mon frère, véritable félon à ses heures.



Un mauvais souvenir
Le jour où je jouais dans cette pièce "Le fantôme de Canterville", lorsque l'apparition du fantôme a déclenché l'hilarité générale. Je n'ai pas compris tout de suite que la lumière noire faisait très bien ressortir le fantôme, mais également mes sous-vêtements blancs, sous la robe en mauvais tissu cousue par une grand-mère bienveillante. J'avais 15 ans.
Il semblerait que je ma pudeur ne soit pas ressortie tout-à-fait indemne de cette prestation.



Un souvenir d'enfance
Un été, j'ai vu Carlos en concert sur la place du marché de St Guénolé quand j'avais 5 ans.
J'en suis encore transportée.



Mon défaut
Genre THE ONE ? C'est que... J'ai cette chance de disposer de pas mal de modèles de défauts en magasin. Alors au pif, tiens : je suis une râleuse de la pire espèce.
Je sais, c'est un peu contradictoire avec la couine-attitude, mais je suis une femme, et capricorne de surcroît, je vogue gaiement du fond du trou à la plus céleste des félicités.
Je sais, c'est dur, je casse un mythe, mais vous vous en remettrez, j'en suis certaine !




Mon film bonne mine

Mama Mia !

Meryl Streep est mon modèle de femme épanouie et pétillante ever.
Quand je serai vieille, non pardon, épanouie, je veux être dans le même état : sauter dans l'eau toute habillée en riant, vivre sur une île en Grèce... et comme je suis généreuse, je vous laisse Pierce. Il chante comme un sac et j'aime pas trop son sourire, allez, c'est gratuit, ça me fait plaisir.





Et s'il ne fallait en taguer qu'une, je taguerais Erzebeth, uniquement parce qu'elle est drôle. C'est de sa faute, aussi.

juin 20, 2010

Le plaisir

Ranger son manteau râpé (huit mois d'hiver, ça t'use une laine)
Retrouver ses vestes, jouer à la working girl en remontant les manches
Remettre ses tee-shirt à slogans rebelles
Retrouver une ampleur de mouvements empêchée par les couches empilées
Se planquer derrière ses verres fumés
Glisser ses petons nus dans des souliers ouverts
Lézarder au soleil, s'endormir pour une sieste
Souffler pour de vrai entre midi et deux à une terrasse de bistro

Printemps et plaisir commencent par la même lettre et ce n'est pas pour rien.
Je revis.

juin 17, 2010

L'âge et la manière

Hier soir, en quittant l'agence.
Devant moi, une femme, une mère, mon âge, un livre d'anglais en main (elle fait répéter une leçon d'anglais à la jeune adolescente brune qui marche de l'autre côté).
L'autre main est posée sur l'épaule de son fils, environ 7 ans, le guide.
Elle a un jean large brut de jolie coupe, vaguement usé en bas à force de traîner sur le bitume, et des spartiates, des cheveux bruns et un joli sac besace en cuir marron.
Sa fille a l'âge qu'aura la mienne dans 3-4 ans. Son fils a l'âge qu'aura le mien dans 3-4 ans.
Je me suis sentie terriblement pareille qu'elle.
Et terriblement différente.
Elle les accompagnait, en sortant de l'école. Ils rentraient probablement chez eux.
Je sortais de l'agence.
J'étais seule dans la rue.
Je me suis sentie beaucoup plus jeune et beaucoup plus vieille à la fois.
C'était étrange de me sentir aussi diverse dans une situation aussi commune.
Étrange de ne pas savoir me situer, pour une fois.
Mais pas du tout désagréable.



juin 15, 2010

ça couine fort chez les Happy few !


Voyez-vous, j'aime Fashion pour ses critiques de bouquins toujours menées d'une plume maîtresse et pigmentées d'une pointe d'humour, mais j'aime aussi Fashion pour ses idées délirantes (cf. les Harlequinades) et je ne résiste pas à vous faire découvrir la dernière initiative, prise avec le Bookomaton, de crier haut et fort son goût pour la couinerie.

Couinerie : n. f. : faculté à voir la vie en rose et à le faire savoir. Disposition de l'âme à exprimer tout haut ce que le coeur bondissant ressent si fort : la joie, le bonheur.

En ces temps de crise et d'ineptie généralisée, grand bien nous fasse de couiner. C'est la raison pour laquelle je participe à cette clamade généralisée pour le droit inaliénable à la couinerie !

Et au premier fâcheux tenté de demander "qu'est-ce que cette co(ui)nnerie?!", je serais tentée de répondre "Couinez donc mon ami, et cessez un peu de grincer que diable !"

Frères et soeurs couineurs, je vous salue bien bas !



juin 14, 2010

Le temps suspendu

En ce moment je ne dors pas bien.

Je suis heureuse, oui, vraiment, je suis heureuse.

Mais tant de possibles tourbillonnent, prometteurs, porteurs de nouveauté.
Tant de choses qui m'appellent et m'effrayent.
J'ai du mal à laisser le temps suivre son cours, prendre son temps.
Pourtant, il m'en donne à moi aussi, du temps.
Du temps suspendu, dont j'aimerais réussir à saisir la légèreté pour en profiter.
Quelques jours seulement, durant lesquels je n'ai plus rien à prouver, à tenter ou à réussir.
Juste à attendre, qu'on prenne une décision, pour moi.

Ces quelques jours, il faut que je parvienne à les embellir.
Et que j'appréhende l'issu de la décision, quelle qu'elle soit.

Puisque, quoiqu'il advienne, je suis heureuse.

juin 08, 2010

Le royaume de sa nuit

Lorsque j'ai décidé de participer à l'opération Masse critique, j'avais deux objectifs :
. le premier, de l'ordre du (petit) fantasme : recevoir un bouquin d'une maison d'édition pour le commenter
. le second, me tester sur la lecture et la critique obligatoires en temps limité, ce que je ne e sentais pas vraiment capable de faire. En fait si.

J'ai choisi une biographie, parce que j'adore les bio et que je n'en lis pas tant que j'aimerais. Celle-ci propose de découvrir l'histoire de mère Teresa, une sacrée femme, un personnage du siècle, quelqu'un dont j'ai beaucoup entendu parler petite, mais dont finalement je ne sais pas tant de choses.

Sauf que.
Sauf que dès les premières pages, j'ai été agacée par le style "mystique" de l'auteur.
Renseignements pris, Olympia Alberti est décrite comme une passionnée de mystique et de l'Inde. Indéniablement, sa connaissance de l'Inde est très appréciable et apporte beaucoup.
Le style mystique, en revanche, ne me semble pas indispensable mais vu le personnage dont il est question, pourquoi pas, on dira que le lectorat peut facilement verser dedans.

Passé la barrière du style, c'est donc de l'enfance que traite en premier lieu ce livre. Le foyer de mère Teresa était empli d'amour, je le sais parce que l'auteur répète le mot toutes les trois lignes.
Vient ensuite le temps de la vocation, celui de son entrée dans les ordres, le temps de l'appel de Jésus. Puis un échange de courriers qui visent à nous faire comprendre la difficulté que Mère Teresa a eu à convaincre ses supérieurs de la laisser sortir du couvent. Fallait-il nous imposer toute la pénibilité de ces échanges et leur longueur dans le temps pour nous la faire comprendre ?
Enfin, un passage, extrait du journal de Mère Teresa, la donne véritablement à voir. Nous dit ce qu'elle vit concrètement. Et c'est ce que j'attendais de ce livre : savoir ce qu'elle a dû surmonter, de quoi était faite sa vie au quotidien. Or le propos du livre porte beaucoup plus sur la "nuit de la foi" de Mère Teresa, ce moment où elle a senti en elle que Jésus l'avait abandonné, et qui a duré des années.
Le titre était clair sur ce fait, moins le sous-titre "Récit d'une vie", qui porte à croire qu'il nous livrera une vision complète de sa vie. Or l'auteur bâcle littéralement les dernières années de Mère Teresa. Vous saviez, vous, qu'elle avait agit pour les malades du sida aux États-Unis ? Moi non, et j'aurais voulu en savoir plus. Mais toutes ses dernières actions sont énumérées en fin d'ouvrage, donnant l'impression qu'elles ne représentent qu'une part marginale de sa vie, et je trouve que cela crée un déséquilibre réel sur l'ensemble du bouquin.
Voilà pour la critique.

Pour ce qui ressort en revanche de l'esprit général de cette biographie, j'avoue que j'ai été touchée par cette "nuit", par ce courage que l'auteur nous donne à lire, en dépit d'une foi vacillante, d'une quête de Jésus inassouvie. Pour le coup, l'écriture mystique donne une certaine force, même si point trop n'en faut: à de nombreuses reprises, j'ai trouvé que l'auteur se faisait plaisir en partant dans des considérations un peu trop redondantes alors qu'on a compris de quoi il retournait depuis belle lurette. Mais reconnaissons-lui ça, elle y arrive. Elle parvient à faire passer cet espoir incroyable que portait Mère Teresa alors même qu'elle n'avait plus qu'elle sur qui compter. Comme cela est décrit dans le livre, cette "nuit de la foi" est "classique" chez les grands mystiques, un peu comme si Jésus leur donnait une conviction incroyable au départ, pour les porter, et qu'il les laissait ensuite continuer à croire et à œuvrer, mais sans plus jamais se montrer à eux.

En conclusion, j'ai bien aimé cette lecture, malgré ces quelques travers qui alourdissent le propos. Je suis assez tentée de me pencher sur l'ouvrage autobiographique cité plusieurs fois : "Viens, sois ma lumière".

Voici donc une lecture à recommander aux plus spirituels d'entre nous, ou à ceux qui voudraient avoir un aperçu parlant de ce que peut signifier "avoir la foi" et vivre d'amour.



juin 04, 2010

Wisteria lane

Depuis quelque temps, il y a un homme dans ma ville, qui me dit bonjour avec un grand sourire quand il me croise.

Un homme entre deux âges, un homme qui serait du nouveau troisième âge, vers la soixantaine.

Je fronce généralement les sourcils et marmonne un bonjour, en pensant qu'encore une fois, on me prend pour quelqu'un d'autre, ça m'arrive tout le temps.

Hier, j'ai découvert que cet homme est mon voisin d'en face. Celui de la petite maison qui ne paie pas de mine.

Mon voisin de devant mon nez quand je sors de chez moi depuis trois ans...

juin 03, 2010

Série-réalité

Ce matin en montant dans le train, j'ai reconnu Charly et Rose, de Lost.

Finalement c'est pas mal que la série soit finie...