août 31, 2010

Je suis une femme du 21ème siècle.

"Je suis une femme du 21ème siècle" déclare Charlotte Gainsbourg dans une lettre destinée à soutenir Sakineh Mohammadi, condamnée à mort par la justice iranienne après cinq ans d'emprisonnement.

Et moi je le trouve bizarre, ce 21e siècle.

La semaine dernière, ma fille de 7 ans me demandait si elle serait morte quand ce sera la fin du monde.

J'ai répondu instantanément que oui, elle serait morte, que non, elle ne verrait pas la fin du monde. En le disant je ne pouvais m'empêcher d'en douter.

Parce qu'avec ce genre de monde, j'ai du mal à être optimiste.

La modernité devrait nous humaniser mais c'est l'exact opposé qui se produit. La modernité creuse le fossé entre notre humanité et nous.

Et alors qu'on espère être sauvés par la technologie, nous sommes rattrapés par l'archaïsme de notre statut d'hommes.

Je suis une femme du 21e siècle et ça me fiche un peu la trouille.

Bulletin de santé

ça va mieux moi

je crois que j'ai définitivement pris le large

En revanche, entre deux galettes de soja et un petit déjeuner varié, mes résolutions de la rentrée s'avèrent bien plus contraignantes que ce que j'imaginais

manger équilibré passe encore

ramasser les chaussettes des enfants, soit

dormir plus pour rêver plus, très bien (dès que j'aurai une couette plus épaisse, novembre est si vite arrivé)

(mais est-ce que nager plus sera vraiment profitable ?)
(il faudrait que j'essaie)


Sinon j'arrive très bien à ne pas trop m'esquinter au boulot et à coordonner la couleur de mes chaussures à celle de mon sac
c'est important, je vous signale

Et dans la liste de mes grands résolvolutions de la rentrée, je dois aussi trouver des néogrosmots
j'ai pensé à "bachibouzouk" et à "poutargue"
je teste en ce moment "ventre saint-gris"

je vous tiens au courant

août 27, 2010

Un rêve de robinsonnade

Je me suis souvent demandé comment serait la vie sur une île

En l'instant présent, j'aimerais être une héroïne de série, dont le job serait de faire l'expérience suivante, en vue d'écrire un reportage qui serait diffusé sous forme de feuilleton dans un grand quotidien.

Je recevrais un jour un courrier de mon employeur bienveillant :


***


Chère May Bradshow,

voici l'objet de votre prochain reportage :

"Passez un mois sur l'île d'Yeu en ré en l'absence de vos amis ou de quelque connaissance que ce soit, sans connexion Internet et sans portable.

Vous serez priée de vous lever chaque matin avec le soleil, mais vous coucherez à l'heure de votre choix. Vous vous emploierez à diversifier au maximum la nature de vos activités, le but de ce reportage étant de faire connaître à notre lectorat les affres et plaisirs de la vie insulaire.


Vous nous enverrez chaque jour, par courrier, le récit de vos aventures, qui, nous n'en doutons pas une seconde, ne manqueront pas de sel.
Vous partez dans trois jours par le bateau de 6h15.


Nous avons hâte de vous lire, bon séjour

Votre rédacteur en chef

nb : vous pourrez vous munir de vos stilettos si vraiment la séparation vous est trop coûteuse. Mais ce sera tout.

nbb : Vous ne manquerez pas, par ailleurs, d'avancer votre dernier ouvrage, nous attendons le premier jet de votre manuscrit à votre retour.


***


Quel bonheur !

Je me vois déjà, me baignant tous les jours, allant à la rencontre des insulaires, m'essayant à diverses activités, jouer la citadine un peu quiche de pour faire rire les lecteurs en provoquant des situations ubuesques.
OU ALORS
Je me vois déjà, écrivant sur la rude solitude de ces gens d'ailleurs qui ont choisi une vie d'exil et qui trouveraient en moi un peu d'air de la civilisation, qu'il respireraient avidement ou rejetteraient avec effroi.

Hé oui, je suis une femme de clichés.

La vie sur une île, c'est un truc que j'aimerais quand même bien tenter.

Je repense à cette peintre qui vit apparemment de ses tableaux, et donne des cours de peintures et ouvre une galerie à Stockholm.
Je repense à cette femme qui, avec son mari, a réhabilité un vallon sur cette île chère à mon cœur. Et qui, après la mort de son mari, continue de faire vivre ce projet avec une passion douce que rien ne semble pouvoir entamer.

Sur une île, il semble que les gens sont plus accessibles, même s'ils sont en réalité si lointains que rien ne parait pouvoir les atteindre vraiment.

C'est à la fois très attirant, fascinant, et dans le même temps un peu étrange.
C'est mon impression.
Je ne demande qu'à la préciser, la démentir ou la conforter.

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C'était le 250e message de ce blog, et je suis empreinte d'une certaine émotion, cela va sans dire.
Merci de me lire

août 24, 2010

Puisqu'il faut revenir


Puisqu'il faut revenir, me voici
le ressac m'a ramenée sur le sable
les bagages pleins d'idées et surtout pleins de souffle
de ce souffle qui nettoie et qui secoue
réveillée par la mer glacée de mon île
ragaillardie
j'ai eu quelques révélations dans mon hamac, où j'entendais les papillons battre des ailes
quelques sursauts dans l'eau à 16 et quelques frissons aussi
Et puis j'ai compris le lâcher prise et ça... j'avoue que c'était la révélation des vacances
un vrai chambardement mais en douceur, semblable à la fin de la vague qui gomme doucement les traces laissées sur le sable humide dans un crépitement de bulles et laisse une surface parfaitement vierge

voilà, je me sens comme la plage à cet instant précis
toute neuve


Et vous, ce mois d'août ?



août 03, 2010

La première fois que j'ai regardé un miroir, il m'a souri.






La première fois que j'ai vu une mouette, j'ai trouvé ça chouette.
La première fois que j'ai vu une chouette, j'ai trouvé ça chouette aussi.


Beaucoup de poésie dans ce livre aux illustration au trait épais et simple et aux couleurs douces, qui propose une vision émouvante des premières fois de petite fille à grande fille.

A lire, même si vous êtes un garçon !


Vincent Cuvellier pour le texte
Charles Dutertre pour les illustrations
Editions Gallimard jeunesse Giboulées, 2006.