novembre 30, 2010

Apprivoiser le froid

Quand il faut aussi froid qu'en ce moment, on a tendance à se calfeutrer, à ne plus ouvrir les fenêtres, à vivre rideaux fermés et à passer son temps sous la couette (ou au moins à en rêver).

Et fatalement, le moment arrive où l'on émerge brutalement, et on ouvre les yeux sur son monde. On s'aperçoit alors avec effroi que le loft douillet s'est transformé en bouge infâme et que l'on est au bord de la mutation, puisque vous trouvez des poils de votre chapka jusque sous vos bras.

L'heure de la reprise en main a sonné, et pas qu'un peu.

(oui, je vous ai entendu vous récrier que non, vous ne voyez pas de quoi je parle. Mais de vous à moi, votre dénégation est adorable).

Comment demeurer une icône de sexitude quand la simple idée d'un centimètre carré de peau nue vous fait frémir jusqu'au bas du dos ?

La froidure qui nous tombe dessus nous oblige à lutter avec nos petits poings à nous (investir dans la plume, adopter une fourrure, se résoudre aux UGG malgré le nez plissé de l'homme qui partage vos nuits et qui trouve que la UGG vous fait la patte plantigrade (il n'y connaît rien en mode mais s'y entend en mammifères)).

Coup de bol, l'hiver est là pour nous faire (re-)découvrir des vertus du caché-dévoilé.
Ce que j'entends par là ? Souvenez-vous ce film, L'étudiante, lorsque Sophie Marceau se défait de ses multiples protections, bonnet, écharpe, cagoule, capuche, rappelez-vous de l'apparition.

Sans forcément se planquer sous un passe-montagne, renouons avec l'art du regard de velours, la puissance calorifère du sourire, la surprise de découvrir une femme sous l'amoncellement de maille.

Se dévoiler pour se réchauffer, en somme.

novembre 25, 2010

Voir mourir l'automne

La petite fille du soleil, c'est moi.
Quand les jours rallongent je revis.
Quand les nuits s'allongent, je suis au bord de l'asphyxie.

J'essaie d'apprivoiser le froid, de ne pas avoir peur la nuit quand les ombres que je croise doivent tout à mon imagination, de tolérer la pluie façon "la pluie c'est la vie, surtout quand elle me baigne le visage façon scène dramatique dans un film d'amour".




Je vous jure que j'essaie.

Mais l'automne est plus fort que moi, et me colle tous les soirs un petit coup de taquet vicieux derrière les genoux, juste au moment où la nuit sepointe pour me cueillir.

Si j'étais seule, je crois que j'irais me coucher à 21 heures pour me lever sur les coups de cinq heures, et profiter d'une longue journée bien méritée.

Mais là... c'est enfin la fin du mois de novembre. Le début du mois de Noël, et ses odeurs de clémentine, de surchauffe, de cadeaux, de fêtes.

Bientôt l'hiver et la neige.
Ce matin j'ai rencontré quelqu'un qui déteste la neige. Parce qu'elle l'empêche de rouler tranquillement. C'est donc possible de détester la neige. Incroyable. J'adore ça, ça m'émerveille de voir le monde prendre un nouveau visage en une nuit. Et j'adore avoir quitté Paris pour ça (pour une fois que je dis que j'adore avoir quitté Paris !)

La fin d'une année et les promesses d'une autre.
Petit coup d'oeil à mes envies pour 2010.
Certaines plutôt pas mal réalisées "Envie d'écrire matin et soir" (BEAUCOUP plus facile en arrêt, évidemment), d'autres contrecarrées (Envie de changer de job...) mais affirmée : changer de job : impératif.
D'autres encore, en chute libre "Envie de dire moins de grossièretés", mes pauvres enfants, si vous saviez ce que je jure en ce moment... C'est probablement la faute au lâcher prise.

Et les enfants, justement, qui ne répètent pas. Le petit me traite de "costume" quand je l'embête en ce moment.
Il passe son temps à dire "déteste !"

Moi aussi, je déteste l'automne, mais la bonne nouvelle, c'est qu'il est poli, l'automne, et qu'il va laisser sa place à l'hiver fissa !











novembre 22, 2010

Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet

Le dernier livre d'Antoine Bello "Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet" est assez original, mais il m'a laissée sur ma faim.

Le sujet : Émilie Brunet et son amant ont disparu. L'enquête est confiée à Achille Dunot, un détective brillant qui souffre hélas de trouble de la mémoire : il est incapable de nouveaux souvenirs, si bien qu'il se couche chaque soir en sachant qu'il aura oublié au matin ce qu'il a fait dans la journée.
Son principale suspect est le mari d'Emilie Brunet, un neurologue brillant qui s'amuse à remettre en question l'oeuvre d'Agatha Christie, dont Dunot est un grand admirateur.
L'enquête avance cahin-caha, entre les observations et les pertes de mémoires de Dunot et les fanfaronnades de Brunet.


C'est assurément un bel hommage à Agatha Christie, mais le recours à son oeuvre mange un peu trop l'enquête qui nous intéresse et le troisième tiers du livre dilue complètement l'enquête dans les préoccupations du personnage principal.
L'idée de départ était ambitieuse mais la pirouette finale de Bello me laisse pantoise, bien que je doive reconnaître qu'elle est tout de même bien trouvée.
A lire plutôt comme un hommage à la reine du crime que comme un polar, donc.

Antoine Bello, Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet, Gallimard 2010.




novembre 20, 2010

On m'a dit

On m'a dit "Faut pas revenir, tu n'iras pas mieux"

On m'a dit "De toutes façons, faut bien reprendre un jour"

On m'a dit "Soigne-toi bien, on t'attends de pied ferme" (...)

On m'a dit "Mais c'est vrai, ça, que tu as encore mal ?"

On m'a dit "Mais ça ne se casse pas, cet os-là !"

On m'a dit "Mais... ça va aller ?"

On m'a dit "Fais confiance au médecin, il sait ce qu'il fait"

On m'a dit "Profites-en !"

On m'a dit "Tu commences à reprendre confiance en marchant ?"



Oui, je vais revenir, et j'irai mieux

Oui, je vais reprendre un jour, je n'aime pas les entre-deux

Oui, je me soigne bien. Comme je soignerais un de mes enfants

Oui, j'ai moins mal. Oui c'est vrai

Oui, j'ai cassé cet os qui ne se casse pas

Oui ça va aller, mieux maintenant, bien mieux

Oui, je fais confiance au médecin. Et je me fais confiance aussi

Oui, j'en profite. Comptez sur moi

Oui, je commence à reprendre confiance en marchant

En écrivant aussi


novembre 17, 2010

C'est un peu court

Quand il fait froid je rêve d'avoir des choses sur la tête.
Le plus chaud reste la chapka en lapin et... les cheveux, ce qui tombe bien puisque depuis cet été, je les laisse repousser. Et croyez-moi, ce n'est pas une mince affaire.

Car tout le monde n'a pas la chevelure d'Isabelle Giordano que je viens d'apercevoir en une du site de France Inter et qui la joue grosse boucle à faire se pâmer la fille aux baguettes que je suis.
Moi ça fait tellement longtemps que je n'ai pas eu le cheveu long que j'ai peur de ne pas les reconnaître. Ou de trop bien les connaître. On sous-estime trop souvent les conflits capillaires que connaissent les femmes, je suis étonnée qu'aucune cellule de soutien psychologique ne soit proposée par certains coiffeurs.

J'entends en cet instant qu'il ne reste plus que 500 jours à Nico pour gagner 2012. J'aime le "plus que"...

Tout ça pour dire qu'en 2012, à mon avis, je devrai être pourvu de la chevelure de Raiponce, et qu'au cas où Nico soit victorieux, je pourrai toujours m'échapper de ma tour de France avec mes cheveux lasso.




novembre 16, 2010

Réaliser ?

Ma reprise est repoussée.
Me voici à nouveau avec du temps devant moi pour avancer, faire, réaliser.

Est-ce que je réalise, justement, que je vais quand même finir par reprendre mon boulot ?
Non. J'attends qu'un miracle m'en délivre, in extremis, comme dans les films.
Je serais déliée de mon contrat, et je pourrais disposer de mon temps comme je le souhaite.
Pas toute la vie, non, mais quelques mois.

J'ai une envie de liberté et de solitude (cocasse pour une fille qui passe ses journées seule depuis plus d'un mois et demi, non ?).

Pour une fois, je ne me projette pas dans ce qui sera.
Je profite, je savoure. C'est suffisamment rare pour que je m'en félicite.

A côté de ça, je marche toujours comme une vieille femme et je sors peu de chez moi. Coup de bol, pour écrire, on a pas besoin des pieds. (enfin, ça dépend pour qui (sans rancune Guillaume)).

novembre 09, 2010

Promettez-moi

Pourquoi ne se fait-on pas plus de promesses dans la vie ?

Aux autres, mais aussi à soi-même, de quoi a-t-on peur ?

De ne pas avoir le temps de les tenir ? De ne pas être assez fiable ?

C'est super beau une promesse, ça dépasse tout et ça lie les hommes plus joliment qu'un engagement. Et c'est moins solennel qu'un serment, plus libre.

Il me semble qu'à notre époque on en fait moins qu'avant.

Ou alors je sublime la promesse. Je dois être trop romanesque.

Tiens, je vais m'en faire une, pour la peine.




novembre 08, 2010

Echange deux barils de Goncourt

Ainsi Virginie peut se "consoler" avec le Renaudot.
Ouf. Elle ne repart pas les mains vides.
Personnellement, je suis plus Renaudot que Goncourt (et plus Beatles que Stones, that's life).

Michel, lui, touchera les dix euros symboliques.

(A cet égard, notez qu'il vaut mieux toucher le grand prix du roman de l'Académie Française. A 7500 euros la dotation, ça console pas mal aussi...)

novembre 05, 2010

La cape en poils à gratter

A la sortie de l'école, elle est grande, mince, altière et porte une cape en fourrure ravissante.
Le genre de poncho en queues de renard qui me fait complètement triper.
Sur elle c'est divin.
Sur moi je pense que ça me donnerait juste une allure Peau d'âne.
C'est une joke, évidemment. Moi aussi j'aurais du chien avec ce genre de pelisse .

J'entre dans la cour derrière elle, nous croisons deux ados, l'une dit à l'autre :
- elle s'habille avec de la fourrure !...
Son nez froncé crie que son dédain pour cette femme est sans bornes.

Et voilà, exactement le genre de truc qui fait que je n'assumerais pas, altière, ce genre de cape.
Pourtant, j'assume à mort mon étole en renard argenté. Même quand ma copine mime le renardeau qui couine pour me faire pleurer l'âme. C'est super chaud, super doux, super léger... J'ai rarement porté quelque chose d'aussi agréable.
C'est quoi la différence ? La quantité de poils ? Le fait que mon étole est un cadeau et me disculpe d'emblée ? (mais si ! ça me disculpe, je vous dis !)(mais si...)
Y'en a pas, en fait, je le sais bien.
Et je me plais à penser que mon renard était vieux et très malade...


novembre 04, 2010

Trahie par Milli Vanilli

Ce matin, je parlais au kiné de Milli Vanilli.
Je ne vous explique pas comment j'en suis venue à lui parler de ça, ni comment j'ai repensé à ce groupe à la virilité débridée toute entière contenue dans leurs tresses (à concurrence presque égale avec les épaulettes), toujours est-il qu'il ne voyait pas, de près ou de loin, de quoi je pouvais bien parler.

Dans un premier temps j'ai supposé qu'il avait grandi dans les steppes mongoles et échappé au plus gros scandale du monde de la pop des années 80, mais il m'a détrompée en me disant qu'il était né en 1986.


Voilà voilà voilà...

La mauvaise nouvelle (pour moi) c'est que ce petit air de vieille que je me trouvais dans l'ascenseur n'était pas qu'une illusion.
La mauvaise nouvelle (pour lui), c'est que je lui donnais vraiment plus de 24 ans.
La bonne nouvelle c'est que ça ne nous a pas empêché de continuer à ricaner.

Du coup on a parlé sport.

Soit dit en passant, le clip est un monument. Je vous défie de trouver quelque chose qui ne sonne pas faux.

Les années 80 ou l'apogée du toc au XXe siècle...


novembre 03, 2010

T'emballe pas Lulu

Jeudi dernier, il m'a dit qu'il n'avait plus besoin de sa tétine.

Hier il m'a dit qu'il n'avait pas peur des loups.

Ce matin en partant il m'a dit "Bonne vacances, amuse-toi bien".

Ce lardon me tue tellement il grandit vite.

Même pas trois ans et demi, et je sens déjà qu'il a une fesse sur sa mobylette.

(Mais il n'aura pas trop des 15 ans à venir pour trouver une raison capable de me convaincre de la lui offrir).




novembre 02, 2010

Point d'étape

Oui ça a beaucoup parlé plâtre, immobilisation, solitude et parfois même ennui.
Non, je ne m'ennuie plus.
Oui, j'ai des projets.
Oui, je repose le pied par terre.
Non, je ne marche pas encore sans béquilles.
Oui, j'ai encore mal.
Non, je ne suis pas encore retournée travailler.
Oui, j'en profite.
Oui je suis heureuse.
Oui, j'ai compris le message.
Oui, j'appréhende le retour au travail.
Mais oui, je vais faire face, et ensuite ?
On verra.